Par Moez Sghaier
Mis à jour le 18 août 2024 à 17 h 08
Chaque investisseur rêve d'obtenir des gains substantiels en investissant dans des actions. Mais l’investissement dans les actions convient-il au profil de chaque investisseur? Essayons d’y répondre :
· les risques encourus;
· existe-t-il un seuil à partir duquel un investisseur peut commencer à investir dans des actions?
· que se passe-t-il lorsqu'un investisseur n'est pas psychologiquement et/ou financièrement prêt à perdre de l'argent en investissant dans des actions?
· les frais de transaction impliqués;
· y a-t-il alors des alternatives?
Les risques encourus
Chaque investissement implique une certaine prise de risque. Les risques varient selon le type d'investissement considéré bien évidemment. Ils peuvent par conséquent varier de sans risque du tout si vous décidez de garder votre argent sous votre matelas, mais vous devez évidemment faire face à l'inflation (et aux cambrioleurs s’invitant dans votre maison). De l'autre côté du spectre, les risques peuvent être de 100 % de sorte que vous pouvez perdre la totalité de votre investissement si vous investissez dans des produits dérivés par exemple et que votre anticipation ou prévision de l'actif sous-jacent est complètement dans la direction opposée. Concernant les actions, si vous investissez pendant une longue période, c'est-à-dire 10 ou 20 ans ou plus, leur valeur augmente avec le temps. Mais si vous essayez de suivre leur évolution sur une période plus courte, c'est-à-dire dans un délai d'un an ou même de 5 ans, vous perdez votre argent quand vous commencez à vendre et à acheter car les actions sont très variables à court terme. Ce sera à vous de décider en tant qu’investisseur si les actions vous conviennent ou non.
Existe-t-il un seuil à partir duquel un investisseur peut commencer à investir dans des actions?
Tout dépend de la tolérance de l'investisseur individuel à perdre une quelconque somme d'argent. Si l'évolution du marché n'est pas favorable, le montant qu'un investisseur est prêt à perdre constitue son propre seuil. Supposons qu'un investisseur possède 100 actions d'une société particulière, et qu’il a acheté chaque action à 10 $ sur le marché boursier. Donc au départ, son investissement vaut 1 000 $. Dans le cas où l’action de l'entreprise chute de 10 % et qu'il décide de « s'en débarrasser » parce qu'elle est en train de perdre de l'argent selon lui, son investissement ne vaut plus que 900 $. La différence, dans ce cas, est très probablement supportable par la plupart des investisseurs. Mais lorsque la perte commence à atteindre des centaines, des milliers voire plus, les seuils des investisseurs commencent à se différencier les uns des autres.
Que se passe-t-il lorsqu'un investisseur n'est pas psychologiquement et/ou financièrement prêt à perdre de l'argent en investissant dans des actions?
Lorsqu'un investisseur, en particulier un novice, commence à perdre de l'argent dans des actions, il commence à paniquer. Certains cessent même de dormir la nuit! La première pensée qui lui vient à l'esprit est d'arrêter de perdre de l'argent en vendant ses avoirs. En fait, ce qu'il fait, c'est de rendre de cette perte une réalité alors qu'elle n'était que virtuelle. S'il pouvait attendre que la valeur de l'action augmente à nouveau, il ne perdrait pas cet argent qu'il décide de perdre en vendant l'action. Certains investisseurs qui ne sont pas assez aguerris achèteraient un autre titre en pensant qu'il pourrait être meilleur que le premier. De cette façon, ils répètent la même erreur encore et encore, c'est-à-dire vendre l’action lorsque sa valeur diminue pour « se débarrasser d'une perdante. » Ils mettent par conséquent de côté la règle évidente en investissement dans les actions : acheter quand ce n’est pas cher et vendre quand c'est cher!
Les frais de transaction impliqués
Outre la valeur décroissante des actions sur le marché, la vente de vos avoirs implique des frais de transaction, ce qui est également le cas pour l'achat. Ainsi, en plus de perdre de l'argent au niveau de la différence de cours des actions, l'investisseur perd également de l'argent dans les frais de transaction. Il en va de même lorsqu'il décide d'acheter un autre titre car « il pourrait être meilleur que le premier en termes de performance. » Au contraire, conserver le même titre pendant une période plus longue permettrait à l'investisseur d'économiser à la fois les frais de transaction de vente et d'achat, et lui permettrait de réaliser une plus-value à l'avenir lorsqu'il deviendra propice de le vendre.
Y a-t-il alors des alternatives?
L'investisseur a essentiellement le choix entre deux options :
La première est qu'il achète un titre et décide de le conserver sur une période prolongée, disons quelques années au moins. Il doit donc se discipliner en ne vendant pas ses actions quand leur cours est bas et en ne répétant pas la même erreur en achetant un autre titre et en le vendant à nouveau quand son cours est bas.
La deuxième est que l'investisseur délègue la surveillance du marché à des professionnels qui ont suffisamment d'expérience pour faire face aux hauts et aux bas du marché boursier. Et alternativement, il investit dans des fonds communs de placement qui sont gérés par des gestionnaires de portefeuille professionnels. Un investisseur peut toujours investir dans des actions, mais par le biais d'un fonds commun de placement, c'est-à-dire une société qui investit dans les actions que le gestionnaire de portefeuille juge appropriées en termes de risque et de rendement pour la majorité des clients du fonds commun de placement.
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